Film du jour: Hôtel silence

Un homme déprimé va dans un pays en guerre pour retrouver le goût à la vie. Tel est le sujet d'Hôtel silence, le nouveau film de Léa Pool, qui est inspiré d'un roman islandais. Autant les sujets abordés sont puissants, autant les intentions du scénario sautent constamment aux yeux, empêchant le long métrage de se déployer comme il se devait. La mise en scène aurait d'ailleurs mérité une plus grande puissance poétique (cela dit, la photographie s'avère très soignée). Sébastien Ricard brille de son intensité habituelle, aux côtés de l'éblouissante nouvelle venue Lorena Handschin. ***

Film du jour: Àma Gloria

Ce qu'il est difficile de faire un film sur l'enfance. Marie Amachoukeli y parvient haut la main avec son lumineux Àma Gloria en soignant son scénario sensible et délicat, en enrobant ses intentions dans une empathie et une humanité poignante et, bien entendu, en sélectionnant des interprètes plus vrais que nature. Difficile de trouve une facétie plus agréable que Louise Mauroy-Panzani. Même quand le récit tend à se chercher, la fillette, elle, est criante de vérité dans son désir de ne pas être séparé de sa nounou. ***1/2

Film du jour: Malartic

Dix ans après La règle d'or, Nicolas Paquet retourne à Malartic avec un essai portant sur les répercussions de la plus grande mine d'or à ciel du Canada. Bien documenté, l'effort trace les lendemains malheureux d'un projet qui suscitait tant d'espoir. Et si la forme modeste ne casse rien, les propos des différents intervenants demeurent sans cesse pertinents. ***

Film du jour: Trenque Lauquen

Si Trenque Lauquen avait pris l'affiche en salle en 2023, il aurait certainement trôné très haut dans la plupart des palmarès de fin d'année. Il y a vraiment tout dans cette oeuvre gigantesque de Laura Citarella, qui débute comme Twin Peaks avant de prendre des tangentes étonnantes. Plus l'enquête sur la disparition d'une femme prend forme, plus le récit s'épaissit et se complexifie, au grand plaisir des cinéphiles qui n'auront rien vu de semblable. La mise en scène joue de souplesse avec ses nombreuses ellipses et Laura Paredes rappelle pourquoi elle est la plus grande actrice du moment. À voir aujourd'hui au Cinéma du Parc dans le cadre du Festival Cinema Latino de Montréal. ****1/2

Film du jour: La bête

Une femme du futur doit revisiter ses vies antérieures afin de se débarrasser de ses affects. Telle est l'intrigante prémisse de La bête, le nouveau film de Bertrand Bonello. Entre fascination et branlette intellectuelle, le long métrage ne tarde pas à hypnotiser et à irriter tant son niveau de maîtrise - et de prétention - saute aux yeux. Reste un bel objet clinique et glaçant, porté par une Léa Seydoux en pleine possession de ses moyens. ***

Entrevue: Bertrand Bonello (La bête)

Bienvenue dans les entrailles de La bête, une oeuvre fascinante et déstabilisante sous fond d'amour et de peur. Pour en savoir davantage, mon entrevue avec son cinéaste Bertrand Bonello es à lire sur Cinoche. 

Film du jour: N'attendez pas trop de la fin du monde

Reflet acidulé du monde d'aujourd'hui, N'attendez pas trop de la fin du monde permet à Radu Jude de marcher dans les pas de Godard, autant sur le plan narratif (le rendu est aussi jouissif que politique) que cinématographique (les digressions en font un ovni complètement imprévisible). Plus de trois heures de bonheur pour cinéphiles avertis. Ma critique est à lire dans le magazine Ciné-Bulles. ****1/2